What Is Art?, Leo Tolstoy [to read list TXT] 📗
- Author: Leo Tolstoy
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… Si un être d’une intelligence moyenne, et d’une préparation littéraire insuffisante, ouvre par hasard un livre ainsi fait et prétend en jouir, il y a malentendu, il faut remettre les choses à leur place. Il doit y avoir toujours énigme en poèsie, et c’est le but de la littérature, il n’y en a pas d’autre—d’évoquer les objets.
—“Enquête sur l’évolution littéraire,” Jules Huret, pp. 60, 61.69Thus is obscurity elevated into a dogma among the new poets. As the French critic Doumic (who has not yet accepted the dogma) quite correctly says:—
“Il serait temps aussi d’en finir avec cette fameuse ‘théorie de l’obscurité’ que la nouvelle école a élevée, en effet, à la hauteur d’un dogme.”
—Les Jeunes, par René Doumic.70But it is not French writers only who think thus. The poets of all other countries think and act in the same way: German, and Scandinavian, and Italian, and Russian, and English. So also do the artists of the new period in all branches of art: in painting, in sculpture, and in music. Relying on Nietzsche and Wagner, the artists of the new age conclude that it is unnecessary for them to be intelligible to the vulgar crowd; it is enough for them to evoke poetic emotion in “the finest nurtured,” to borrow a phrase from an English aesthetician.
In order that what I am saying may not seem to be mere assertion, I will quote at least a few examples from the French poets who have led this movement. The name of these poets is legion. I have taken French writers, because they, more decidedly than any others, indicate the new direction of art, and are imitated by most European writers.
Besides those whose names are already considered famous, such as Baudelaire and Verlaine, here are the names of a few of them: Jean Moréas, Charles Morice, Henri de Régnier, Charles Vignier, Adrien Remacle, René Ghil, Maurice Maeterlinck, G. Albert Aurier, Rémy de Gourmont, Saint-Pol-Roux-le-Magnifique, Georges Rodenbach, le comte Robert de Montesquiou-Fezensac. These are Symbolists and Decadents. Next we have the “Magi”: Joséphin Péladan, Paul Adam, Jules Bois, M. Papus, and others.
Besides these, there are yet one hundred and forty-one others, whom Doumic mentions in the book referred to above.
Here are some examples from the work of those of them who are considered to be the best, beginning with that most celebrated man, acknowledged to be a great artist worthy of a monument—Baudelaire. This is a poem from his celebrated Fleurs du Mal:—
No. XXIV
Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne,
O vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.
Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux,
Et je chéris, ô bête implacable et cruelle,
Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle!71
And this is another by the same writer:—
No. XXXVI
Duellum
Deux guerriers ont couru l’un sur l’autre; leurs armes
Ont éclaboussé l’air de lueurs et de sang.
Ces jeux, ces cliquetis du fer sont les vacarmes
D’une jeunesse en proie à l’amour vagissant.
Les glaives sont brisés! comme notre jeunesse,
Ma chère! Mais les dents, les ongles acérés,
Vengent bientôt l’épée et la dague traîtresse.
O fureur des cœurs mûrs par l’amour ulcérés!
Dans le ravin hanté des chats-pards et des onces
Nos héros, s’étreignant méchamment, ont roulé,
Et leur peau fleurira l’aridité des ronces.
Ce gouffre, c’est l’enfer, de nos amis peuplé!
Roulons-y sans remords, amazone inhumaine,
Afin d’éterniser l’ardeur de notre haine!72
To be exact, I should mention that the collection contains verses less comprehensible than these, but not one poem which is plain and can be understood without a certain effort—an effort seldom rewarded, for the feelings which the poet transmits are evil and very low ones. And these feelings are always, and purposely, expressed by him with eccentricity and lack of clearness. This premeditated obscurity is especially noticeable in his prose, where the author could, if he liked, speak plainly.
Take, for instance, the first piece from his Petits Poèmes:—
L’étranger
Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta sœur, ou ton frère?
Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.
Tes amis?
Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’ à ce jour inconnu.
Ta patrie?
J’ignore sous quelle latitude elle est située.
La beauté?
Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
L’or?
Je le hais comme vous haïssez Dieu.
Et qu ’aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
J’aime les nuages … les nuages qui passent … là bas, … les merveilleux nuages!
The piece called “La Soupe et les Nuages” is probably intended to express the unintelligibility of the poet even to her whom he loves. This is the piece in question:—
Ma petite folle bien-aimée me donnait à dîner, et par la fenêtre ouverte de la salle à manger je contemplais les mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l’impalpable. Et je me disais, à travers ma contemplation: “Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts.”
Et tout à coup je reçus un violent coup de poing dans le dos, et j’entendis une voix rauque et charmante, une voix hystérique et comme enrouée par l’eau-de-vie, la voix de ma chère petite bien-aimée, qui me disait, “Allez-vous bientôt manger votre soupe, s … b … de marchand de nuages?”73
However artificial these two pieces may be, it is still possible, with some effort, to guess at what the author meant them to express, but some of the pieces are absolutely incomprehensible—at least to me. Le Galant Tireur is a piece I was quite unable to understand.
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