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Book online «Le Vingtième Siècle: La Vie Électrique, Albert Robida [books to read for 13 year olds .TXT] 📗». Author Albert Robida



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soup�onnait nul p�ril, Georges alla d�ner � l'h�tel o� il avait log� ses amis; il passa gaiement la soir�e avec eux, puis s'en fut rejoindre ses hommes � leur baraquement. Mais la nuit devait �tre troubl�e: entre trois et quatre heures du matin, Ch�teaulin endormi fut r�veill� en sursaut par de violentes d�tonations. C'�tait l'ennemi qui, ayant r�ussi dans son mouvement tournant, essayait de surprendre la ville; heureusement, les grand'gardes venaient de l'arr�ter � 8 kilom�tres. On avait le temps de pr�parer la d�fense.

LES �CLAIREURS A H�LICOPT�RES.

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Et, sous les yeux des voyageurs de l'h�tel �veill�s par la canonnade, sous les yeux d'Estelle, souriant � son fianc� qui passe � la t�te de sa batterie, devant la pauvre Grettly, qui croit que c'est pour de vrai, les chimistes, visi�res baiss�es, avec les tubes d'ordonnance communiquant � leurs r�servoirs portatifs d'oxyg�ne, �tablissent des batteries sur le monticule, � l'abri d'un rideau d'arbres. En vingt minutes, tous les appareils sont mont�s, les tubes et tuyaux viss�s. Georges, mont� sur son h�licopt�re, est all� reconna�tre l'ennemi et, gr�ce � ses indications report�es sur la carte et soigneusement v�rifi�es, les appareils sont point�s sur diverses directions.

UNE BATTERIE D'ARTILLERIE CHIMIQUE.

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Pendant que les a�ronefs de r�serve se portent en avant, les sections de torp�distes ont sem� de torpilles les points menac�s, et les chimistes commencent � tirer. La situation reste bonne; l'ennemi, se heurtant � tous les obstacles qu'on s�me sur son chemin, fait d'abord peu de progr�s; mais, vers les sept heures, il r�ussit, en profitant d'un pli de terrain, � s'avancer de quelques kilom�tres en enveloppant certains postes aventur�s.

Pour gagner du temps et laisser aux secours le temps d'arriver, Georges, qui a le commandement en sa qualit� d'officier le plus ancien en grade, fait couvrir tout le p�rim�tre de la d�fense de bo�tes � fum�e. Ces bo�tes, �clatant � 100 m�tres en l'air, r�pandent des flots de fum�e noir�tre et naus�abonde, qu'en cas de guerre les chimistes eussent rendue absolument asphyxiante. Ch�teaulin, o� l'atmosph�re reste pure, est envelopp� d'un cercle de brouillard opaque qui le rend invisible � l'ennemi d�concert�.

Les batteries chimiques de la d�fense continuent � tirer; puis, � l'abri de la fum�e, des torp�distes se glissent jusqu'� l'ennemi, et enfin le bataillon m�dical, avec sa batterie particuli�re, prend l'offensive � son tour. Il se porte en avant et envoie sur les points rep�r�s quelques bo�tes inoffensives, simplement naus�abondes aujourd'hui et provoquant des toux d�sagr�ables, lesquelles bo�tes, dans une guerre, eussent port� sur les points de concentration de l'ennemi, sur les villages occup�s, les miasmes les plus dangereux.

Ch�teaulin est sauv�; pendant que l'ennemi t�tonne dans le brouillard, se heurte aux torpilles ou tourne les points suppos�s rendus infranchissables par les miasmes, les secours arrivent.

Nous n'avons pas l'intention de suivre pas � pas ces manœuvres si int�ressantes; Georges Lorris, qui avait eu l'id�e du bouclier de fum�e, fut tr�s chaudement f�licit� le lendemain par le g�n�ral, puis, comme sa batterie avait soutenu presque tout l'effort du combat pendant un jour et une nuit, et qu'un certain nombre d'hommes, n'ayant pas eu le temps de renouveler leur provision d'oxyg�ne, �taient indispos�s par suite de la manipulation des produits, elle fut, pendant tout le reste des op�rations, mise en r�serve, ce qui permit � Georges de consacrer un peu plus de temps � sa fianc�e.

L'escadre a�rienne, apr�s avoir attaqu� et dispers� au-dessus de Rennes les a�ronefs ennemies, revenait avec des a�ronefs prisonni�res, apportant son concours aux forces terriennes. Le corps de d�fense, gr�ce aux savantes combinaisons du g�n�ral, reconquit vite le terrain perdu et, d�s le troisi�me jour des manœuvres, la situation de l'ennemi devint assez critique. Toutes les journ�es �taient employ�es en combats ou en conf�rences par le g�n�ral lui-m�me ou par quelques ing�nieurs de l'�tat-major. Parfois, au milieu d'une bataille, lorsqu'une circonstance se pr�sentait qui pouvait servir � l'instruction des officiers, un signal arr�tait brusquement les deux arm�es, les clouant sur leurs positions respectives, et, de chaque c�t�, les officiers r�unis �coutaient la conf�rence du g�n�ral, �mettaient des opinions ou proposaient des plans. Puis, sur un signal, l'action reprenait au point o� on l'avait arr�t�e.

LE CORPS M�DICAL OFFENSIF.

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Bient�t, l'arm�e ennemie, malgr� ses efforts, se vit rejet�e dans un canton montagneux et accul�e � la mer. Une partie de son escadre a�rienne avait �t� faite prisonni�re, le reste tenta vainement d'enlever une partie du corps menac�, pour le porter nuitamment sur une meilleure position; mais les a�ronefs veillaient, leurs jets de lumi�re �lectrique fouillant le ciel firent d�couvrir la tentative.

L'heure supr�me avait sonn�. Apr�s un travail de toute une nuit pour le placement des batteries, � l'aube du sixi�me jour les chimistes et le corps m�dical offensif couvrirent la r�gion occup�e par l'ennemi de bo�tes � fum�e et d'obus � miasmes. L'ennemi riposta aussi vigoureusement qu'il put; mais ses bo�tes, sur le p�rim�tre tr�s �tendu de l'attaque, ne produisaient pas grand effet; il fut bient�t �vident que, dans une action v�ritable, l'ennemi, noy� dans les gaz asphyxiants des chimistes et sous les vapeurs d�l�t�res � effet rapide du corps m�dical offensif, e�t �t� bien vite et d�finitivement mis hors de combat. Les deux corps d'arm�e, attaque et d�fense, r�unis le soir du septi�me jour � Ch�teaulin, furent pass�s en revue par les g�n�raux, sous les flots de lumi�re �lectrique, f�licit�s pour leurs belles op�rations, et les r�servistes, imm�diatement cong�di�s, regagn�rent leurs foyers.

LE CORPS M�DICAL OFFENSIF ENTRE EN SC�NE.

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Seuls rest�rent les officiers ayant � passer des examens pour l'obtention d'un grade sup�rieur ou � soutenir des th�ses pour le doctorat �s sciences militaires. Le g�n�ral se montra charmant pour Georges Lorris.

�Capitaine, lui dit-il, je serais heureux de vous proposer pour le grade de commandant, mais il vous faut le doctorat auparavant; donc, si vos occupations au laboratoire de monsieur votre p�re vous en laissent le temps, travaillez, piochez ferme et, aux examens de printemps, vous pourrez vous pr�senter avec toutes les chances...

GRANDES MANŒUVRES SOUS-MARINES.—MONITOR SOUS-MARIN SURPRIS PAR LES TORP�DISTES

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—Mon g�n�ral, je vous remercie, mais je suis en train de pr�parer autre chose.

—Quoi donc?

—Mon mariage, et je dois, mon g�n�ral, remettre les r�ves ambitieux � plus tard... Permettez-moi de vous pr�senter ma future...�

Apr�s une journ�e de repos, les fianc�s se d�cid�rent au retour, sur les instances de Sulfatin qui, d�daigneux des beaut�s de la bataille, avait pass� ses journ�es au T�l� de l'h�tel, � Ch�teaulin, � communiquer avec Moli�re-Palace, en confiant son malade aux soins de Grettly.

LE PARC NATIONAL, BARR� A L'INDUSTRIE.

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Mlle ESTELLE LACOMBE AU LABORATOIRE

Image plus grande DEUXI�ME PARTIE I

Pr�paratifs d'installation.—La f�odalit� de l'or.—Quelques figures de l'aristocratie nouvelle.—La nouvelle architecture du fer, du pyrogranit, du carton, du verre.—Les photo-picto-m�caniciens et les progr�s du grand art.—Messieurs les ing�nieurs culinaires.

��tes-vous brouill�s? demanda Philox Lorris, lorsque son fils se pr�senta devant lui au retour du Voyage de fian�ailles.

—Pas le moins du monde; au contraire, je...

—Bigre! quand je serai le mari de cette dame!

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—Ta ta ta! Vous ne vous �tes pas �prouv�s s�rieusement, vous �tes rest�s tous les deux, toi surtout, la bouche en cœur, � soupirer des gentillesses; ce n'est pas ainsi qu'on �prouve celle dont on veut faire la compagne de sa vie... Ce n'est pas loyal, je trouve que tu as manqu� tout � fait de bonne foi...

—Comment! j'ai manqu� de bonne foi?

—Certainement! Et ta fianc�e aussi, de son c�t�! Tu n'es pas autrement b�ti que tous les autres hommes, parbleu! et ta fianc�e ne diff�re pas du reste du genre f�minin. Tu devais te montrer comme tu seras pendant le reste de ta vie—ainsi du reste que tous les hommes occup�s—rude, distrait, grincheux souvent, emport�, violent m�me..... Nous sommes tous comme cela dans la vie; elle est si courte, la vie; une fois mari�s, est-ce qu'on a du temps � perdre en mani�res?

—J'ai pourtant bien l'intention de ne pas me montrer aussi d�sagr�able que cela...

—Certainement, parbleu! des bonnes intentions, �a ne prend pas de temps, on en a tant que l'on veut... mais les rapports journaliers, la vie enfin... C'est l� que je t'attends! De m�me une fianc�e, pour que le Voyage de fian�ailles constitue un essai vraiment loyal de la vie conjugale, devrait tout de suite se montrer futile, l�g�re, contrariante, souvent rev�che, port�e � la domination, etc., etc., enfin, telle qu'elle sera plus tard dans le m�nage. Alors, on se juge franchement, et l'on d�cide en parfaite connaissance de cause si la vie commune est possible: �Attention! Quand je serai la femme de ce monsieur, je l'aurai toujours devant moi!—Bigre! Quand je serai le mari de cette dame, songeons-y, ce sera � perp�tuit�...� Voil� les sages r�flexions que les personnes raisonnables doivent faire!�

—Attention! quand je serai la femme de ce monsieur!

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Georges se mit � rire.

�Est-ce que tu me peindrais l'�minente doctoresse Bardoz et la s�natrice Coupard, de la Sarthe, avec les m�mes couleurs? demanda-t-il � son p�re.

—Pas tout � fait! Si je les ai distingu�es, c'est qu'elles sont de vraies exceptions... Et puis elles seraient si occup�es elles-m�mes! Enfin! concluons! Tu persistes vraiment?

—Je persiste � voir le bonheur de ma vie dans l'union avec...

—Bon! bon! pas de phrases! C'est ton anc�tre l'artiste, le po�te qui te travaille... Laisse-le dormir! Nous verrons; mais avant de donner mon consentement d�finitif, je veux �tudier ta fianc�e... Tu connais mes principes: pas de femme inoccup�e. Je propose � Mlle Lacombe d'entrer � mon grand laboratoire, section des recherches; elle travaillera sous mes yeux, � c�t� de toi... Ne crains rien, pas de surmenage, un petit travail doux! Et, entre temps, vous monterez votre maison et nous causerons m�nage quand le nid sera achev�.�

Georges, comptant bien abr�ger le plus vite possible cette derni�re p�riode d'�preuves, se d�clara satisfait de l'arrangement et porta la proposition de son p�re � Estelle. Tout fut vite entendu. D'ailleurs, Philox Lorris n'eut qu'un mot � dire aux Phares alpins pour faire passer M. Lacombe aux bureaux de Paris de cette administration: les parents d'Estelle purent venir habiter Paris, au grand plaisir de Mme Lacombe, qui voyait ainsi se r�aliser un de ses r�ves.

Georges Lorris et Estelle s'occupaient de leur installation future avec Mme Lacombe, mais sur les id�es de Philox Lorris. Celui-ci n�gocia en quelques jours l'achat pour son fils, au centre de l'ancien Paris, sur les hauteurs de Passy, d'un petit h�tel que d�sirait c�der, pour s'installer dans un vaste domaine dans le Midi, un banquier milliardaire d'Australie qui venait de r�aliser dans les bourses du Nouveau Monde un krach fabuleusement fructueux et qui voulait, avec l'immense fortune r�colt�e dans sa magnifique op�ration, fonder, assez loin des d�sagr�ables criailleries des anciens actionnaires et dans un pays plus aristocratique que la terre australienne, une puissante famille seigneuriale.

 
 
 
  SUR LES HAUTEURS DE PASSY.

Ce richissime ex-banquier, Arthur Pigott, traitant M. Philox Lorris en homme digne de le comprendre, exposa ses plans avec tranquillit� quand il fit visiter son petit h�tel � son acheteur.

�Votre vieille aristocratie territoriale est morte d'inanition, illustre monsieur, ou elle ach�ve de s'�teindre, dit-il ; soufflons donc dessus et rempla�ons-la, car il faut la remplacer, c'est le vœu de la nature; vous savez bien qu'une aristocratie a son r�le dans la vie sociale et qu'on n'en a pas plut�t jet� une � terre,—vos r�volutions l'ont prouv�—qu'une autre appara�t. A l'origine de toutes les grandes et hautes familles, monsieur, que voyez-vous? Un fondateur malin, plus riche et, par cons�quent, plus puissant que ses voisins! Je d�daigne de rechercher comment il a ramass� cette fortune: il l'a, c'est le principal!... Les historiens passent assez l�g�rement l�-dessus comme d�tail n�gligeable...

—Des chevauch�es la lance au poing en pays ennemi, fit M. Philox Lorris, la conqu�te de quelque territoire; autrement dit, l'expulsion violente ou l'oppression des occupants, venus jadis de la m�me fa�on.

—Autrement dit des rapines de soudards, de brutales rapines, continua M. Pigott, hideuses violences des temps barbares! Eh bien! qu'on nie encore le progr�s! J'ose pr�tendre que, plus tard, les historiens qui regarderont � l'origine de la noble famille fond�e par moi en mon duch� sur la Dordogne, o� j'aurai, j'esp�re, le plaisir de vous avoir � mes grandes chasses, distingueront autre chose! Pas de violences, pas de soudards brutaux! Ils pourront dire: L'anc�tre Pigott, le fondateur, fut tout autre chose qu'un vulgaire

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